Autoportrait

En 1986, j’avais 10 ans, je vivais en Iran avec toute ma famille. Pendant la guerre, mon père a reçu une opportunité de partir faire de la recherche à l’Université de Queensland en Australie.

Nous l’avons suivi pour l’année scolaire. Je ne connaissais pas la culture et encore moins l’Anglais.

Ma mère nous a inscrit, mon frère et moi, dans une école catholique où nous côtoyions des bonnes sœurs. Ce sont elles qui nous donnaient des cours d’Anglais pour nous intégrer plus rapidement.

Pour passer les premiers moments, ma mère m’encourageait à ramasser toutes sortes de fleurs et de plantes pour les faire sécher dans un carnet et ainsi constituer une collection d’espèces locales.

A la fin de l’année scolaire, nos visas et le contrat de recherche de mon père arrivant à l’expiration, il a décidé que nous rentrerions en Iran en pleine guerre, plutôt que de rester sur place pour demander l’asile.

Il avait peur de perdre sa dignité et son statut de professeur d’université. Nous avons alors subi les alertes de bombardements aléatoires à notre retour.

Des années plus tard après avoir vécu dans différents pays, où je cherchais mon « chez moi », j’ai gardé cette habitude de regarder les fleurs faner et de les faire sécher, comme un refuge mental.

La nature fragile des plantes déracinées est comme le miroir de ma propre existence. J’ai commencé à les utiliser dans mes œuvres en 2018, comme témoignage d’une vie d’immigrée à la santé vacillante.

Technique mixte

 

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Self portrait, 33 x 27 inch, 2019

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